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Manuelita en Bolivia
25 juillet 2008

Découverte de l'Isoso

Après un long moment d'absence "virtuelle", voici mes impressions, ressenties durant ce mois riche en découvertes de tous types...  Après un petit passage à vide, une semaine de maladie (haaa les fameuses infections boliviennes qui guettent les coopérants fraichement débarqués!) et puis plusieurs semaines passées à parcourir les communautés, me voila de retour à Santa Cruz pour quelques jours...

Ma découverte des communautés a commencé par une semaine à La Brecha, communauté principale de l'Isoso - zone oú je serai amenée à travailler plus particulièrement, c'est donc celle-là que j'ai envie de vous raconter...

A deux heures de routes de terre de Charagua, l'Isoso regroupe 19 communautés situées sur les rives du Rio Parapeti, énorme rivière, asséchée pendant la majeure partie de l'année mais qui, une fois qu'elle se remplit d'eau, procure aux Guaranis des milliers de poissons.

Arrivée à la Brecha en pleine nuit avec Felicia (la coordinatrice des groupes de femmes), l'endroit est impressionnant...une route de terre, l'obscurité totale, le bruit des animaux, quelques maisons de terre...et un ciel étoilé comme je n'en avais jamais vu!
Quelques heures pasées ici suffisent pour comprendre l'importance de l'apprentissage de la langue...le Guarani! J'assiste à l'assemblée générale des 19 communautés de l'Isoso. La parole et le poids de l'Assemblée sont deux principes importants chez les Guaranis...résultat: 10 heures de présentations et de débats, en Guarani, trop rarement ponctués de "sous-titres" en espagnol.

ChacoJulio08__11__petit                                              

Les jours suivants, Félicia m'emmène rencontrer des femmes de la communauté...on s'assied, on discute..l'Espagnol, cédant rapidement la place à la langue locale. Ne pouvant pas réellement participer aux discussions, j'observe, j'apprends quelques mots au vol...Mais plus que tout je retrouve la saveur de la vie dans les communautés...l'air frais du matin, la terre battue, le soleil, l'odeur du feu de bois et la famille réunie autour...la vie se passe dehors, avec les poules et les chèvres...Le temps est suspendu...tout a une autre saveur, un autre sens...

Ce paysage idyllique est ponctué par... les sauterelles géantes - à tel point que j'ai d'abord cru qu'il s'agissait d'oiseaux! -, les serpents venimeux - l'un d'eux ayant écourté notre ballade vers la rivière -, les tiques et autres bestioles démesuréments grandes...et puis les soirées à la lueur d'une bougie et les nuits remplies de craquements et de bruits suspects...l'occasion d'affronter ses dernières peurs d'enfants!

Après deux jours, Sara est venue me rejoindre pour le reste de la semaine. Au programme: visite de différentes communautés pour rencontrer les groupes de femmes avec lesquels on va travailler. Les unes élaborent du shampoing à base de plantes, les autres du café à partir du fruit d'un arbre appelé Cupesi, d'autres encore tissent des pièces d'artisanat traditionnel, et bien d'autre choses encore. Notre but est d'appuyer les activités productives de ces femmes, et mon rôle est de renforcer chaque groupe, en partant de ses caractéristiques propres.

Une semaine riche en rencontres et en apprentissages...suscitant toujours de nouvelles questions. Je pars avec l'envie de revenir vite pour continuer à découvrir ces gens et cette réalité. Réalité pourtant pas toujours facile à appréhender...d'une part à cause des conditions parfois très difficiles dans lesquelles vivent les gens de l'Isoso, d'autre part à cause de la position "mendiante" que prennent les Guaranis face aux organisations externes qui viennent leur apporter du soutien. En ce qui nous concerne, nous offrons un appui humain, or, par habitude, eux attendent un appui matériel ou financier...Je sais d'ores et déjà qu'il va falloir beaucoup de patience et d'énergie pour gagner la confiance des femmes et trouver une place au sein de cet équilibre instable ... mais c'est un défi qui vaut sans doute la peine d'être relevé...

Le retour vers Charagua s'est fait à l'arrière d'un camion..meilleur moyen d'avoir une vue panoramique du paysage...Contrastant avec la vie à l'Isoso, Charagua qui m'avait semblé si petit, si perdu la première fois, m'apparaît comme une grande ville...les lumières, les quelques voitures, les magasins, l'eau courante, l'accès aux moyens de communication...tous ces petits "conforts" qui souvent nous apparraissent comme "normaux"... comme quoi, tout est relatif!

Un petit week-end à Charagua m'a permis de me familiariser un peu plus avec mon futur village (ou ville, c'est selon!)...Je me rends compte qu'il s'agit un peu d'un village de cow-boys, comme dans les films, j'ai mème rencontré le shérif (si ça c'est pas la classe!). Les gens y sont très accueillants, l'atmosphère est tranquille et il y a beaucoup de chouettes ballades à faire dans les environs.

Les autres commuanutés visitées se trouvent plus au Sud, vers Villamontes et Yacuiba, à la frontière argentine. La réalité y est différente, intéressante aussi...mais souvent très liée à la présence de compagnies pétrolières dans la zone...Beaucoup de nouvelles informations et de questionnements que je dois prendre le temps d'assimiler... Mais ça, c'est une autre histoire...

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Commentaires
A
Sympa le vélo dans l'arbre, ça me rappele bien le bazar des communautés !
B
Wow...<br /> La vie de Manue, c'est celle de Tintin, mais sans Milou.<br /> Bises
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