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Manuelita en Bolivia

19 janvier 2009

L'aventure continue ailleurs ...

Parce que la vie ne nous mène pas toujours là oú on l'espérait ...

Parce que la coopération au développement est un univers complexe, avec ses bons et ses très mauvais côtés ...

Parce que je suis trop idéaliste sans doute (mais aussi parce que je suis jeune et qu'heureusement j'ai encore des idéaux!) ...

Parce que convaincre des femmes indigènes que la productivité et la rentabilité économiques sont la solution à tous leurs problèmes...n'est vraiment pas dans mes cordes ...

Parce que mon poste était sensé être centré sur des aspects sociaux et qu'il ne l'est pas du tout ...

Parce que si je travaille dans un projet qui est censé venir de la base, pourquoi dois-je d'abord convaincre les organisations partenaires que ce projet est bien pour elles ? ...

Parce qu'il existe parfois des barrières culturelles tellement importante que parler d'économie solidaire n'a pas beaucoup de sens, si ce n'est celui de donner de la satisfaction à des coopérants et experts européens pour qui l'important est de remplir les cases de leurs tableaux ...

Parce que les Guaranis ont 'oublié' une grande partie de leurs traditions, dénaturés par les multiples organisations qui leur apportent de l'argent ou des biens matériels de manière ponctuelle...un peu comme une loterie... et que nous, pour l'instant on alimente le jeu ...

Parce qu'appuyer des organisations indigènes corrompues et fonctionnant exclusivement avec l'argent sale des compagnies pétrolières est pour moi éthiquement difficile ...

Parce que se sentir continuellement en contradiction avec soi-même n'est bon pour personne ...

Parce qu'il faut pouvoir accepter ses limites ....

Parce que la vie c'est maintenant ...

Pour toutes ces raisons et bien d'autres encore, j'ai décidé d'arrêter ce travail, de me retirer de ce projet ... avant d'y perdre toute mon énergie.

Mais l'aventure continue...en Equateur... et en virtuel, sur www.manuelita.canalblog.com!

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25 juillet 2008

Découverte de l'Isoso

Après un long moment d'absence "virtuelle", voici mes impressions, ressenties durant ce mois riche en découvertes de tous types...  Après un petit passage à vide, une semaine de maladie (haaa les fameuses infections boliviennes qui guettent les coopérants fraichement débarqués!) et puis plusieurs semaines passées à parcourir les communautés, me voila de retour à Santa Cruz pour quelques jours...

Ma découverte des communautés a commencé par une semaine à La Brecha, communauté principale de l'Isoso - zone oú je serai amenée à travailler plus particulièrement, c'est donc celle-là que j'ai envie de vous raconter...

A deux heures de routes de terre de Charagua, l'Isoso regroupe 19 communautés situées sur les rives du Rio Parapeti, énorme rivière, asséchée pendant la majeure partie de l'année mais qui, une fois qu'elle se remplit d'eau, procure aux Guaranis des milliers de poissons.

Arrivée à la Brecha en pleine nuit avec Felicia (la coordinatrice des groupes de femmes), l'endroit est impressionnant...une route de terre, l'obscurité totale, le bruit des animaux, quelques maisons de terre...et un ciel étoilé comme je n'en avais jamais vu!
Quelques heures pasées ici suffisent pour comprendre l'importance de l'apprentissage de la langue...le Guarani! J'assiste à l'assemblée générale des 19 communautés de l'Isoso. La parole et le poids de l'Assemblée sont deux principes importants chez les Guaranis...résultat: 10 heures de présentations et de débats, en Guarani, trop rarement ponctués de "sous-titres" en espagnol.

ChacoJulio08__11__petit                                              

Les jours suivants, Félicia m'emmène rencontrer des femmes de la communauté...on s'assied, on discute..l'Espagnol, cédant rapidement la place à la langue locale. Ne pouvant pas réellement participer aux discussions, j'observe, j'apprends quelques mots au vol...Mais plus que tout je retrouve la saveur de la vie dans les communautés...l'air frais du matin, la terre battue, le soleil, l'odeur du feu de bois et la famille réunie autour...la vie se passe dehors, avec les poules et les chèvres...Le temps est suspendu...tout a une autre saveur, un autre sens...

Ce paysage idyllique est ponctué par... les sauterelles géantes - à tel point que j'ai d'abord cru qu'il s'agissait d'oiseaux! -, les serpents venimeux - l'un d'eux ayant écourté notre ballade vers la rivière -, les tiques et autres bestioles démesuréments grandes...et puis les soirées à la lueur d'une bougie et les nuits remplies de craquements et de bruits suspects...l'occasion d'affronter ses dernières peurs d'enfants!

Après deux jours, Sara est venue me rejoindre pour le reste de la semaine. Au programme: visite de différentes communautés pour rencontrer les groupes de femmes avec lesquels on va travailler. Les unes élaborent du shampoing à base de plantes, les autres du café à partir du fruit d'un arbre appelé Cupesi, d'autres encore tissent des pièces d'artisanat traditionnel, et bien d'autre choses encore. Notre but est d'appuyer les activités productives de ces femmes, et mon rôle est de renforcer chaque groupe, en partant de ses caractéristiques propres.

Une semaine riche en rencontres et en apprentissages...suscitant toujours de nouvelles questions. Je pars avec l'envie de revenir vite pour continuer à découvrir ces gens et cette réalité. Réalité pourtant pas toujours facile à appréhender...d'une part à cause des conditions parfois très difficiles dans lesquelles vivent les gens de l'Isoso, d'autre part à cause de la position "mendiante" que prennent les Guaranis face aux organisations externes qui viennent leur apporter du soutien. En ce qui nous concerne, nous offrons un appui humain, or, par habitude, eux attendent un appui matériel ou financier...Je sais d'ores et déjà qu'il va falloir beaucoup de patience et d'énergie pour gagner la confiance des femmes et trouver une place au sein de cet équilibre instable ... mais c'est un défi qui vaut sans doute la peine d'être relevé...

Le retour vers Charagua s'est fait à l'arrière d'un camion..meilleur moyen d'avoir une vue panoramique du paysage...Contrastant avec la vie à l'Isoso, Charagua qui m'avait semblé si petit, si perdu la première fois, m'apparaît comme une grande ville...les lumières, les quelques voitures, les magasins, l'eau courante, l'accès aux moyens de communication...tous ces petits "conforts" qui souvent nous apparraissent comme "normaux"... comme quoi, tout est relatif!

Un petit week-end à Charagua m'a permis de me familiariser un peu plus avec mon futur village (ou ville, c'est selon!)...Je me rends compte qu'il s'agit un peu d'un village de cow-boys, comme dans les films, j'ai mème rencontré le shérif (si ça c'est pas la classe!). Les gens y sont très accueillants, l'atmosphère est tranquille et il y a beaucoup de chouettes ballades à faire dans les environs.

Les autres commuanutés visitées se trouvent plus au Sud, vers Villamontes et Yacuiba, à la frontière argentine. La réalité y est différente, intéressante aussi...mais souvent très liée à la présence de compagnies pétrolières dans la zone...Beaucoup de nouvelles informations et de questionnements que je dois prendre le temps d'assimiler... Mais ça, c'est une autre histoire...

12 juin 2008

Petit à petit ...

...Non je ne m'étais pas noyée dans le jacuzzi...Malgré les apparences, c'est pas le Club Med ici..et on a tellement de travail que je n'ai même pas le temps de vous raconter ma pitite vie!! En effet, la semaine passée fut assez chargée en remplissage et révision de documents en tous genres...Les joies administratives de la coopération me direz vous!! Bon moi je veux bien remplir les cases bien comme il faut mais alors il faudrait quand même que nos chers ministres belges se décident à parler d'autre chose que de BHV et à gérer les affaires courantes, histoire qu'on puisse recevoir les sousous pour notre projet nous ici!...hum...

Heureusement, on a quand même eu l'occasion de faire des choses plus agréables durant ce premier mois (déjà!?) passé ici.

Nous avons commencé, fin mai, par un atelier qui fut l'occasion de rencontrer les représentants de nos quatre organisations partenaires. C'est-à-dire, une organisation de femmes Guaranis (avec laquelle je vais travailler plus particulièrement), deux organisations appelées Assemblées du Peuple Guarani et une organisation de petits producteurs, migrants des hautes terres, en partie d'origine Aymara. Toutes sont des organisations paysannes, ayant diverses productions agricoles et artisanales (que j'aurai le loisir de détailler plus tard).

Pendant deux jours nous avons analysé ensemble le projet, leurs attentes particulières par rapport à celui-ci, ainsi que les possibilités d'échanges entre les différentes organisations. L'une de mes responsabilités est la mise en place de "stages d'échange", dans un premier temps entre nos organisations partenaires, ensuite à un niveau plus élargi, avec d'autres organisations de Bolivie mais également d'Argentine et du Paraguay. Nos partenaires pouvant ainsi apprendre les uns des autres ... de nouvelles méthodes agricoles, de nouvelles techniques d'artisanat, l'élaboration de nouveaux produits...

                          taller_mayo_2008__13__peque_o DSC01246_peque_o

Après cet atelier, nous sommes partis comme prévu, dans le Chaco (voir album 97). Je suis partie avec Jan - le coordinateur régional de Volens - et Sara - ma collègue italienne  qui va travailler avec moi au renforcement des organisations. Sur place, nous avons retrouvé Dominique - collègue agronome. Au programme: des centaines de kilomètres de piste parcourus - jusqu'à la frontière argentine -, la découverte d'une région très riche en biodiversité, une première rencontre avec les fameux Mennonites, la visite de nos partenaires dans leurs communautés, un aperçu de nos futurs lieux de vie (Moi à Charagua et Sara à Villamontes). Première impression : c'est joli mais paumé!! Pour arriver à Charagua, uniquement des pistes de terres - le 4X4 était plus que le bienvenu - et à l'intérieur du village, des rues de sable... assez semblable à certains villages africains. (voir album 96)

Ce court voyage nous a permis de "visualiser" notre future zone de travail et l'énorme territoire qu'elle couvre. Depuis, nous somme toujours à Santa Cruz, Sara et moi...nous visitons les différentes associations travaillant avec les Guaranis, afin de rassembler un  maximum d'informations sur ces peuples aux structures très complexes. On suit également des cours "intensifs" de Guarani...pas évident du tout!! Et puis on apprend à connaître la ville où on sera amenées à séjourner assez souvent.

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Nombreux d'entre vous me posent des questions sur le climat politique de la Bolivie. Je suis au regret de vous dire que je n'ai, pour l'instant, pas énormément d'informations sur le sujet... Effectivement la situation politique est très tendue, faite de luttes de pouvoir assez complexes, entre le gouvernement d'Evo Morales et ses nombreux détracteurs. L'un des principaux étant Ruben Costas, autoproclamé "Gouverneur" de la province de Santa Cruz - la plus riche du pays - , suite au referendum sur l'autonomie du 4 mai dernier. Ce referendum étant considéré comme illégal par le gouvernement Morales, on imagine qu'une réaction se prépare, la tension est donc latente, mais pour le moment, à Santa Cruz, on ne la ressent que très peu . De plus, la presse de Santa Cruz étant contrôlée par les responsables politiques, nous n'avons accès ici qu'à une vision assez "autonomiste" de la réalité - ... comme l'impression de se trouver "de l'autre côté de la barrière"...

Quoi qu'il en soit, je compte bien approfondir la question et alimenter l'album 98 qui vous donnera un aperçu du climat politique ici à Santa Cruz.

Pour terminer, sachez qu'aujourd'hui, Evo Morales a adressé une lettre chargée d'un message fort aux dirigeants des 27 pays européens. Elle a été plubliée dans la Libre Belgique. (Merci Seb!!)

11 juin 2008

Oú me trouver ?


Quelques petites infos pratiques...

Pour me contacter
:

GSM : 00591 770 96 910  - Je peux également recevoir des sms sur mon gsm belge : 0478 60 89 66

Bureau Santa Cruz (fixe) : 00591 (3) 312 18 23

Skype : manuebricq


Pour me rendre visite
:

Avenida La Barranca,  Calle Nicódemes Antelo # 77

Santa Cruz-Bolivia


Pour m'écrire ou m'envoyer des colis surprises :-)

Oficina de Volens

Emmanuelle Bricq

Calle Nicómedes Antelo #77

Casilla de Correo 5373

Santa Cruz-Bolivia


23 mai 2008

Arrivée à Santa Cruz...

Bonjour à tous, et bienvenue sur ce blog!

Ca y est, me voila de retour en Amérique Latine...une nouvelle aventure s'offre à moi...  la Bolivie! Après quelques jours d’acclimatation et dèjà plusieurs jours de travail intensif (sans blague!)…me voila connectée pour vous raconter mes petites histoires.

Pour ceux qui ne le savent pas encore, je suis ici en tant que coopérante pour une ONG belge qui s’appelle Volens. Mon travail s’inscrit dans un programme d’économie solidaire, au sein duquel mon rôle est d’accompagner des groupes de femmes Guaranis dans la mise en place de leurs projets. Des explications plus précises suivront…

Pour l’instant je suis à Santa Cruz de la Sierra, plus grande ville de Bolivie, dans l’Est du pays. Je vis dans le “bureau” de la coordination locale de Volens avec Jan, mon coordinateur et Sara, ma nouvelle collègue italienne. Ce “bureau” est plutôt une très (ou peut-être même “trop”) belle maison, située dans un quartier tranquille de la ville…Vous jugerez par vous même…

Malgré le peu d’attrait qu’elle présente au premier abord, Santa Cruz est une ville agréable…assez tranquille et…ensoleillée! C’est plutôt la belle vie donc…

Mais ne vous leurez pas! Même si j’aurai toujours une chambre ici, je vais bientôt déménager pour aller vivre à Charagua , un… bled qui se situe dans une région appelée le Chaco, à quelques centaines de kilomètres plus au Sud…dans un environnement bien différent que je ne connais pas encore, mais ça ne saurait tarder!!

Demain nous partons pour cinq jours dans le Chaco, à la découverte de ces nouvelles contrées, à la rencontre de nos quatre organisations partenaires, et à la recherche d’une maison!!Tout un programme…

Déjà plein d’autres choses à raconter, sur Santa Cruz, la politique bolivienne, mes nouveaux collègues, le travail…

Mais ce sera pour plus tard…

 

 

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